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Basse-Côte-Nord

Grandiose et accidentée, la Basse-Côte-Nord compte parmi les régions les moins connues du Québec et des plus sauvages au Canada. Située à 1 600 kilomètres au nord-est de Montréal, elle s'étend sur 375 kilomètres le long de la rive nord du golfe du Saint-Laurent. 5 000 personnes font de ces paysages uniques leur lieu de vie dans 14 villages de 50 à près de 1 000 résidents. Des années d'isolement ont permis à ces communautés innues, francophones et anglophones de développer des traditions, une architecture et des accents bien à eux. Amoureux de plein air et de culture, la Basse-Côte-Nord vous surprendra. Suivez les traces des premiers explorateurs basques venus s'établir ici en Amérique du Nord.

Parsemée de milliers d'îles, d'anses, de passages secrets et de plages de sable blanc, la Basse-Côte-Nord déploie, côté terre, de la mousse bleu vert et du lichen à perte de vue, de tumultueuses rivières à saumon traversant champs de coulée de blocailles et toundra. Côté mer, le spectaculaire golfe du Saint-Laurent scintille de ses eaux bleutées.

La Côte présente divers environnements : littoral subarctique, étendue boréale et toundra. Ses écosystèmes uniques et fragiles attirent entre autres des multitudes d'oiseaux, canards marins, loups de mer et baleines. Des icebergs du Groenland poussés vers le sud par le courant froid du Labrador peuvent être vus au large jusqu'au milieu de l'été. Des aurores boréales colorent le ciel par nuit claire.

Destination de premier ordre pour les ornithologues amateurs du monde entier, on peut y observer quatorze espèces d'oiseaux de mer, dont les macareux moines, guillemots et petits pingouins. Six refuges d'oiseaux migrateurs protègent des lieux de nidification, dont celui de la baie de Brador, qui accueille plus de 20 000 macareux, la plus grosse colonie au Québec.

CULTURE ET HISTOIRE

Les empreintes de la découverte de l'Amérique du Nord sont manifestes en Basse-Côte-Nord. L'abondance des ressources a attiré de nombreux peuples à la recherche de poissons, de baleines, d'huile et de fourrures de loup marin. Grâce à la faible densité de sa population, plusieurs traces du passage des Européens ont résisté au temps et sont restées en surface. Le littoral de la Basse-Côte-Nord a été fréquenté par des communautés d'Inuits, d'Innus, de Français, de Basques et de Britanniques.

Les sites archéologiques qui jalonnent le territoire sont exceptionnels, car ils mettent en valeur des traces de présence humaine de toutes les époques à partir d'il y a 9000 ans jusqu'à la période de contact avec les Européens au cours du XVIe siècle. La plus importante et plus récente vague d'établissement vient de Terre-Neuve au XIXe siècle.

Apparemment inépuisable, le stock de morues qui avait attiré tant de pionniers et de pêcheurs dans la région disparaît presque dans les années 1990. La pêche au chalut et surpêche dans le golfe du Saint-Laurent contribuent à tarir cette ressource. Par nécessité, les résidents adoptent d'autres activités économiques. La Basse-Côte-Nord connaît de profonds changements économiques et sociaux. L'histoire mouvementée de la Basse-Côte-Nord jumelée à son éloignement ont engendré une culture locale unique, palpable dans la langue, l'artisanat et la vie quotidienne. Quelque 5000 personnes vivent dans quatorze villages, plusieurs n'étant pas reliés par un réseau routier. Plusieurs habitants pratiquent encore aujourd'hui la pêche, le piégeage et la chasse au loup marin pour gagner leur vie. D'origine innue, inuite, québécoise, acadienne, terre-neuvienne, britannique et jersiaise, les résidents d'aujourd'hui parlent innu, français ou anglais, une combinaison linguistique inhabituelle pour la province de Québec.

Les Innus et les Inuits ont inventé des objets ingénieux pour leur usage quotidien tels la raquette, le kayak, le canot, le traîneau à chiens. À la fois simples et sophistiqués ceux-ci servent encore aujourd'hui. Deux communautés innues vivent toujours en Basse-Côte-Nord au village de Pakua Shipi et dans la réserve Unamen Shipu. Les mots Innu et Inuit se ressemblent, mais ils représentent deux groupes distincts. Il n'y a aucune communauté inuite moderne dans la région.